Etre utile à la fois aux personnes au chômage, aux
entreprises de la construction et… aux propriétaires
bricoleurs, sans compter un apport important au
développement durable, excusez du peu, c’est le cahier
des charges du projet Réemploi.
Concrètement
Réemploi vise à créer en Valais une bourse aux éléments de construction (BEC), sous la forme d’une entreprise sociale ou d’insertion. Une BEC (appellation non officielle) assure le démontage, la valorisation et la revente de matériaux de construction d’occasion qui, sans son intervention, seraient simplement jetés sous forme de déchets. Sa dimension essentielle est qu’elle allie recyclage et insertion professionnelle: cette activité crée en effet de nombreux postes de travail pour des personnes exclues du marché de l’emploi.
«A terme, Réemploi devrait donner naissance à une société indépendante dans laquelle seraient intégrés les milieux concernés.»
Expérience faite, la palette de métiers concernés par une BEC est très large, des menuisiers, des peintres, des électriciens, des employés de commerce et des vendeurs… Leur activité se déploie sur trois grands axes: le démontage d’éléments de construction sur les chantiers et leurs transports d’une part, d’autre part le nettoyage et la réparation de ces éléments, et enfin la vente, la logistique et l’administration.
Atout de poids
Autre atout de poids qui se vérifie à l’usage: par définition, les activités d’une BEC se développent dans la proximité directe (les chantiers, par exemple) des entreprises privées actives dans la construction. Ce voisinage inévitable a l’avantage d’augmenter les chances des employés en insertion sous contrat avec la BEC de se faire connaître sur le terrain et, éventuellement, d’être recrutés.
Le modèle des BEC a été déjà largement expérimenté. Il existe en Suisse alémanique depuis le milieu des années nonante et il a commencé récemment à s’implanter en Suisse romande, notamment à Bienne et à Lausanne et également en Valais. Les BEC sont
fédérées dans un réseau commun qui leur offre des facilités intéressantes pour elles et pour leurs clients; elles disposent par exemple d’une vitrine de vente commune sur internet.
En résumé
Sans verser dans un optimisme béat, on doit admettre qu’une BEC a un triple intérêt évident, puisqu’elle peut être utile dans:
l’insertion professionnelle en créant des places de travail pour des personnes au chômage ou à l’aide sociale
le soutien aux entreprises de la construction en proposant des services de déconstruction souvent peu intéressants pour elles (pas de concurrence!)
le développement durable en donnant une deuxième vie à des matériaux et en réduisant le volume des déchets de chantier.
Sans compter une nouvelle offre de matériaux de construction d’occasion, de qualité et peu chers pour la population (les bricoleurs!) et pour les entreprises valaisannes.
Actuellement, ce projet de BEC en Valais, coordonné par Christine Bitz, est en phase exploratoire. A ce stade, il est porté par Jean-Pierre Pralong de la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM) et par Macdonald Rey de la Coordination régionale pour l’emploi (COREM). A terme, Réemploi devrait donner naissance à une société indépendante dans laquelle seraient intégrés les milieux concernés, notamment ceux de la construction et de la réinsertion professionnelle.
Le projet Réemploi est récompensé par Passerelles pour son engagement dans la réinsertion professionnelle. Il reçoit le prix d’un montant de deux mille francs.
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